mercredi 24 juin 2015

Vite fait, bien fait #2 Le monde de Nathan (X+Y)


Qui c'est quoi, comment, où?

Petit film britannique comme on les aime, produit par la BBC (donc forcément ça ne peut pas être complètement mauvais)
La réalisation est signée Morgan Matthews, réalisateur de documentaires pendant plus de 10 ans, quasi ignoré en France. 
On y retrouve le génial Asa Butterfield (Hugo Cabret, Le garçon au pyjama rayé...) qui a bien grandit et ça lui va comme un gant, ainsi que Sally Hawkins (Blue Jasmine, Never let me go...), Eddie Marsan (Une belle fin, Sherlock Holmes...) et Rafe Spall (Un jour, Anonymous, L'Odyssée de Pi...).
Sortie le 10 juin 2015. 


Le pitch

Nathan présente dès son plus jeune âge des troubles autistiques qui le replie sur lui-même. Obsessionnel et brillant, il parvient à surmonter sa différence grâce à un père exceptionnel qui comble son mal-être par l'amour. Jusqu'au jour où son père lui est arraché par un banal accident de voiture. Nathan va devoir surmonter ce traumatisme et se réfugie dans les mathématiques. Epaulé par un professeur marginal, le jeune homme va découvrir que sa virtuosité avec les chiffres pourrait lui assurer une place dans l'équipe britannique qui va concourir aux Olympiades Internationales de Mathématiques. C'est ainsi que sa mère, Julie, va le laisser partir pour un stage à Taïwan. Une occasion de se frotter à ses camarades et concurrents mais aussi d'effleurer du bout des doigts ce que c'est que la vie, un monde bien plus complexe et obscur pour Nathan que ne le sont les équations. 


Ce qui est bien 

- Le film évite toute forme de pathos ou de regard trop médical sur l'autisme. Il s'agit de rentrer dans le monde de Nathan grâce à des jeux de déformation, de lumières et de couleurs. On arrive finalement à voir par ses yeux un monde plein de motifs et de nuances.
- Asa Butterfield est particulièrement troublant dans ce rôle et parvient à faire ressortir le mal-être de son personnage. Accentué par une caméra qui se tient au plus près de l'acteur et qui filme souvent en gros plan, ou en biais, on saisit à plusieurs reprises dans des moments de grâce la beauté de cet anti-héros. Il y a d'ailleurs de très belles scènes où il se promène dans taïwan, agrémentées d'une BO excellente. 
- Enfin le film arrive à un constat humaniste sur la différence, le handicap et surtout l'amour, l'équation la plus complexe que Nathan va chercher à résoudre. Comme pour montrer qu'on est tous l'autiste de quelqu'un, le scénario fait cohabiter des personnages aussi différents que beaux qu'il serait dommage de désigner par des étiquettes : malade, handicapé, inadapté socialement, intelligent, surdoué. Le plus important c'est finalement qu'ils parviennent à rendre l'amour qu'on leur porte comme le dira Sally Hawkins dans une scène d'une grande poèsie.

Ce qui est décevant 

- Alors que le scénario part à contre-courant de ce qui est attendu, il évolue vers la facilité dans le dénouement jusqu'à un revirement de situation très attendu et inutile. 
- On regrettera également qu'il ne se focalise pas plus sur les personnages secondaires qu'on a envie de voir plus présents à l'écran. 


On va le voir si 

On aime les films britanniques colorés et sucrés plein de bons sentiments avec de beaux et attachants personnages (en plus c'est adapté d'une histoire vraie !). 

On passe son chemin si

On aime pas quand ça dégouline de guimauve et on préfère les thrillers aux films familiaux tendres. 

Je lui mets 3 Spocks sur 5.





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