jeudi 15 août 2013

Aussi loin que je me souvienne, je crois que j'ai toujours aimé cette période de pré-rentrée, ce moment où on fait des courses dans les grands magasins pour acheter des beaux cahiers et des beaux stylos. Sérieux, je crois que je voudrais faire des études pendant dix ans encore rien que pour avoir le plaisir de m'acheter un agenda tout neuf. 

Bon, nous sommes donc le 15 août et dans 19 jours c'est la rentrée. Comme je n'arrête pas de le dire à tout le monde, je suis super mega trop impatiente de rentrée, même si je suis aussi très flippée. Je commence un peu à en avoir assez de rencontrer des gens qui veulent absolument que je foire ma prépa parce que je vais rencontrer un beau brun malintentionné avec qui je vais m'enfuir pour vivre d'amour et d'eau fraîche dans la jungle amazonienne. Voilà, c'est un comportement assez récurrent dans mon entourage: vouloir à tout prix que l'autre échoue. Depuis que je suis en primaire, ça a toujours été comme ça. En CE1 j'ai été première au Test de compétences en français, mes parents, très fiers de moi, l'avaient annoncé à un repas de famille, les félicitations avaient très vite fait place aux "tu verras au collège quand elle redoublera, parce que tout le monde redouble au collège". Je n'ai pas redoublé le collège et j'ai eu le brevet mention très bien, et rebelote "tu verras, jusque là c'est facile, mais quand elle sera au lycée". Quand je suis rentrée en première L tout le monde a cru que c'était parce qu'on m'avait "refusée en S", ce qui évidemment n'était pas le cas. Du coup, j'ai surpris un peu tout le monde avec ma mention Très Bien au Bac, mais on en arrive toujours au même point, tout le monde veut me voir foirer ma prépa. Je ne sais pas si c'est de la jalousie ou juste un comportement débile, mais au bout d'un moment ça devient carrément lourd d'entendre toute la journée que dans quelques mois je vais péter un câble, dire merde à mes parents et partir pour vivre mon amour au bord du Pacifique. Alors au bout d'un moment je dis zut.



10 commentaires:

  1. Je comprends cet agacement, j'ai la version light (juste le désintérêt, pas le côté "ça va pas marcher") chez moi...
    C'est lourd mais ça n'a pas été vrai jusque-là (puisque tu n'as rien raté magistralement), alors même si c'est chiant et pas évident, n'écoute pas et avance :)

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    1. Oui c'est ce que m'acharne à faire, mais c'est par moments un peu agaçant...

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  2. Est-ce que c'est vraiment en toi qu'ils n'ont pas confiance, ou cela vient-il du fait qu'ils ont entendu que... Et du coup ils le répètent comme si tout cela leur paraissait d'une difficulté presque insurmontable ? Par exemple tout le monde dit "au lycée la moyenne générale baisse de 2 points par rapport au collège" et du coup tout le monde le croit.
    Bon mais après je comprends ce que tu ressens, au bout d'un moment ça doit être lassant que personne ne semble avoir confiance en nous. Courage !!!

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    1. Merci ! Oui, je crois que le problème vient du fait qu'on a entendu que... et aussi parce que (aussi bizarre que cela puisse paraître), les gens n'aiment pas que l'on réussisse quand leurs propres enfants n'ont pas réussi aussi bien que ce qu'ils l'espéraient. Ce qui est complètement stupide puisque aller en prépa n'est pas à mon sens une réussite spectaculaire, pas plus que réussir un CAP ou un bac pro. C'est juste différent...

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  3. De rien =)
    J'ai juste fiché les deux livres sur lesquels une interro était prévue à la rentrée. Le reste, non, d'autant plus qu'en littérature (surtout), tout était soumis à relecture, alors bon...

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  4. Ca m'est arrivé à partir des études supérieures, moi. D'abord "non mais tu ne seras jamais prise en prépa" alors que j'avais 16-17 de moyenne générale, puis me rabaisser constamment : je suis une sale paresseuse parce que je n'ai pas de boulot d'été vu que je dois lire mes milliards de bouquins pour la khâgne, une nulle parce que je n'arrive pas à passer mon code pendant mes concours blancs, etc. Tous les prétextes sont bons pour me rabaisser, me montrer que des études brillantes ne sont pas tout, et que malgré ça, je suis inférieure à mes cousines. Et oui, ELLES ont leur BAFA/travaillent en boucherie/pas besoin de leur donner de l'argent de poche. En évitant de souligner que tout leur est offert par leurs grands-parents qui n'ont qu'elles et les couvrent de cadeaux...

    Tout ça non pas pour le plaisir de raconter ma vie, mais pour dire que la famille n'est pas toujours juste, et que la jalousie a beaucoup à voir là-dedans.

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    1. Mais c'est tellement ça ! On dirait que tu parles de ma propre famille. J'ai eu toutes ces phases (ça fait au moins deux ans qu'on me reproche de ne pas travailler alors que je n'étais même pas majeure, sous prétexte que machin a 16 ans ramassait déjà les fruits pour ne plus être dépendante). Enfin bon, du coup je te soutien à 100%, et en effet je pense qu'il y a d'importantes questions de jalousie dans toutes ces réflexions!

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  5. L'avantage, c'est que plus ils s'attendent à ce que tu les déçoives, moins tu risques effectivement de les décevoir ! Tu as la chance d'avoir bien réussi ta scolarité et d'avoir des parents fiers de toi ! Moi comme j'suis issue d'une grande fratrie, ma réussite n'a jamais vraiment intéressé mes parents puisqu'ils savaient que je réussissais, et qu'ils étaient préoccupés par les plus jeunes qui avaient plus difficilement une moyenne satisfaisante (genre mon frère a eu une PS2 pour son brevet obtenu sans mention et moi pour mon brevet mention TB quedalle). Tous les moyens sont bons pour essayer de les faire avancer. Et maintenant que j'suis en études sup, on ne croit plus vraiment en moi parce que ma vie sociale s'ouvre sur autre chose et je donne l'impression de n'avoir rien foutu (mais j'ai eu ma première année de médecine, merde ! regardez moi !). Bref bref bref, le comportement des adultes vis à vis de leurs gosse est pas toujours logique, ni clair.
    Mais j'pense que les parents de tes cousins ont pas pour intention première de te rabaisser, plutôt de justifier le fait que leurs enfants n'aient pas réussi où ils l'espéraient. Et en réussissant, tu démens toutes leurs justifications puisque toi, issue du même sang, tu y arrives sans aucun problème. Ils doivent avoir le ressenti d'avoir mal fait quelque chose avec leurs gosses... gosses qu'ils estiment plus que tout. Mais par exemple, qqn de ma famille m'avait longuement félicitée en disant que c'était bien que j'fasse quelque chose d'aussi grand en comparaison de ses propres enfants et tout ça, alors que la grand-mère de ma cousine qui avait tenté médecine (mais pas réussi) a dit un truc genre "oui, les meilleurs ont souvent des profs particuliers qui connaissent les questions d'examen blablabla et pour ma petite fille, c'était perdu d'avance à cause de ça, mais en fait elle voulait pharmacie surtout et elle l'a eu..."... bon, on sauvegarde son honneur comme on peut. C'est une question de vision de la famille plus ou moins large etc...

    Désolée pour le pavé et le racontage de life !

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    1. Pas de soucis. Je crois qu'au fond tu as raison, et je ne remets pas du tout en cause ce sentiment de déception qu'a une partie de ma famille à l'égard de ses enfants. Seulement, il y a un certain moment où ça devient pesant parce que j'ai l'impression d'avoir toujours à faire mes preuves. Si ça peut te rassurer, j'ai rien eu de merveilleux pour ma mention TB au brevet, ni au bac d'ailleurs, puisque ma mère m'a juste offert de me faire percer les oreilles une deuxième fois (par contre des amis de la famille se sont montrés particulièrement généreux).
      Cela dit je ne me plains pas sur la relation que j'ai avec mes parents, mais je pense juste que c'est stupide d'essayer de me porter la poisse comme ça. J'espère que tu réussiras médecine si c'est ce que tu veux faire, et que ça deviendra plus cool avec la famille parce que à un certain moment, c'est lourd...

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